Challenge Écriture 2020 – #25 (30.06.2020)

Pour la semaine prochaine, je vous propose d’écrire un texte qui doit commencer par la phrase suivante: “J’ai entendu sa voix et elle m’a ramenée des années en arrière” et se terminer par: “Je ne pouvais pas faire ça à Julie.”
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J’ai entendu sa voix et elle m’a ramené des années en arrière. Ces années où tout semblait si simple, si naturel, si… banal même. Il suffisait d’obéir, de s’amuser, rire, se laisser câliner, se laisser conduire. Aimer et être aimé. Tout n’avait pas été forcément rose, les pleurs avaient aussi eu leur place mais cela avait été tout de même une époque, dans son ensemble, plutôt sympathique. En tout cas, je veux m’en souvenir ainsi.
Ce bonjour suivi de mon prénom, a envahi mon corps d’un doux frisson et malgré la chaleur étouffante de ce jour d’été, un air frais a soufflé sur mon visage. Elle était là ! Je me suis retournée d’un bloc et j’ai couru dans ses bras. Qu’il était bon de sentir sa peau sur la mienne, d’entendre son rire en cascade et de la regarder ! Ma mère était enfin avec moi ! Nous avons passé tout l’après-midi à nous raconter, à nous embrasser, à rire, à pleurer aussi. Je voulais tout savoir, elle voulait tout savoir. Les années d’absence entre nous n’avaient pas effacé notre amour mutuel. Mère et fille pour la vie. Elle était partie lorsque j’avais dix ans, elle avait suivi son amour de jeunesse en m’assurant qu’elle reviendrait régulièrement, qu’elle ne pouvait pas m’emmener vivre dans la jungle avec elle. Effectivement, elle était venue régulièrement malgré la distance. Mon père avait accepté son départ, il l’aimait tellement qu’il préférait la savoir heureuse, même loin de lui. Puis elle était revenue vivre avec nous un an plus tard, comme si elle était partie la veille acheter du pain. Ni mon père ni moi n’avions posé de questions. Elle était là et c’était formidable. À ma majorité, j’ai rencontré l’amour de ma vie et je suis partie dans son pays. Loin de mes parents. J’ai fait comme ma mère. Le schéma se reproduisait. En sens inverse. Cette fois-ci, ce fut le drame. Elle a pleuré toutes les larmes de son corps, j’avais l’impression qu’elle revivait son propre éloignement. Elle ne voulait pas venir nous voir. C’était le pays de sa fuite et elle ne pouvait plus y retourner. Trop de souvenir disait-elle. Je ne pouvais pas venir de mon côté car nous avions beaucoup trop de travail, il fallait que notre projet soit en bonne santé avant. Alors, nous nous sommes connectées le plus possible. Puis mon père est décédé et ma mère me disait qu’elle allait venir un jour. Cela faisait des mois qu’elle me disait ça. Et aujourd’hui, elle est là. Elle est là à me raconter qu’il y a douze ans, lorsqu’elle est partie, elle savait que mon père avait une maîtresse depuis des mois et qu’elle s’était vengée en partant avec un autre pour qu’il souffre autant qu’elle souffrait. Mais qu’elle avait souffert peut-être bien plus, et doublement, car elle m’avait laissé, moi sa fille et elle ne se le pardonnerait jamais. Je découvre combien mes parents s’étaient aimés avec passion malgré ces épisodes.
« Alors, lorsque ton père est mort, j’ai voulu le rejoindre… puis je me suis dit que je ne pouvais pas faire ça à Julie ».
Julie, c’est moi.
Ah la vengeance! Tu as raison, on veut faire du mal à l’autre et au final, c’est à soi qu’on en fait! Mais, il faut parfois aller au bout de l’expérience pour finalement apprécier notre vie.
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Tu as raison Josée. Beau week-end !
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Très joli texte! Comment réparé nos erreurs passée? Jusqu’où sommes nous prêts à aller pour se « venger »?
Bravo!
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Merci Miss OBou !
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C’est très touchant – tu raconte si bien 🙂 amitiés
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Merci beaucoup France ! Amitiés !
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Et elle a eu raison!
On ne rattrape pas le passé mais on peut toujours construire l’avenir.
J’aime beaucoup ton texte qui parle de la vie et de ces choix que nous faisons parfois, sans vraiment se rendre compte des conséquences.
Merci et belle soirée
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Merci Marie, oui ce qui est fait est fait, bien ou pas.
Vu l’heure, belle journée pour demain !
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