Challenge Écriture 2020 – #24 (23.06.2020)

Pour la semaine prochaine, j’ai envie de légèreté, j’en ai besoin en ce moment. Du coup, pas de règles, pas de thème, un seul mot d’ordre, faites moi / faites-nous rire! Au plaisir de vous lire.
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Allez, allez, entrez mesdames et messieurs, venez voir les clowns avec leur gros nez rouge et leur pantalon trop court, avec leurs pieds comme des palmes et leurs cheveux de trois mètres de hauteur ! Venez rire avec eux ! Pour petits et grands ! Bienvenue ! Seulement trois euros pour s’amuser ! Venez, on vous attend !
Le petit bonhomme s’époumonait devant la baraque à frites, en sautant comme un diable pour attirer l’attention des badauds, qui passaient presque en courant, les mains dans les poches et le visage dans leur écharpe. Alors, au bout d’une demi-heure, la moitié du chapiteau était rempli. il faisait bon à l’intérieur, le pop-corn et la barbe à papa amenaient des effluves sucrés. La musique joyeuse apportait à nouveau le sourire et chacun attendait bien sagement le début de la représentation.
Soudain, la pénombre se fit et le roulement de tambour retint le souffle. Une cohorte de clowns multicolores et bruyants déboulaient sur la piste en roulades et cascades diverses. Les gags s’enchaînaient : le coussin péteur, la bousculade qui empêchait de se relever, les perruques qui dévoilaient un crane chauve, les pantalons qui se déchiraient sur le popotin ou qui tombaient sur les genoux. Le public riait aux éclats comme si l’air était saturé de poivre hilarant. Une heure, deux heures ou plus, le temps n’avait plus de notion.
« Mais pourquoi ris-tu comme ça ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Il n’y a pourtant rien de drôle, ce film est tellement triste ! »
« C’est la petite fille avec sa marionnette et ses frites qui m’a fait penser à l’histoire que je suis en train d’écrire. Tu sais que j’ai bientôt fini mon bouquin ? »
« Laisse-moi pleurer tranquille ! »
« Pleure, pleure, je vais continuer à écrire mon histoire. »