
Fond marin
Le monstre entraîne les corps dans leur dernière demeure…
de couleurs, de formes et d'émotions
Le monstre entraîne les corps dans leur dernière demeure…
Semer et planter en spray de fantaisie colorée…
Matières colorées et productives, de l’art à vue de nez…
Malfaiteurs ? Non. Malfaisants ? Non.
Malfaiseurs, malêtreurs. Oui. Pour vous, pour nous, pour eux.
Si nous nous donnions la main, tous nuls, impuissants, pauvres d’argent et d’opportunités que nous sommes, ça ferait une gigantesque farandole !
Nous, riches d’idées et de créations, nous pourrions devenir une communauté, une collectivité de faiseurs de bien-être, dans le bien-être et pour notre bien-être.
Tous nos : je suis nul, je suis incapable, je ne sais rien faire, je ne sais pas vivre, je n’y arriverai pas, que nous croyons valables que pour notre gouverne, à notre aune, deviendraient une force commune.
C’est quoi une vie ? Comment devons-nous la vivre ? Existe t-il un mode d’emploi perdu ? Pourquoi, pour qui, où, quand, comment ? À chacun sa définition, à chacun ses filtres, à chacun sa tranche de vie… Plusieurs tronçons, mis bout à bout, forment le chemin entier.
Où es-tu, peintre esseulé, sans confiance, sans galerie, sans présent ni avenir ? Où es-tu, auteur sans lecteurs qui arrache tes écrits anonymes ? Où êtes-vous, faiseurs de tout médium et de toute texture qui végétez dans la médiocrité ? Où suis-je dans le dédale cannibal de l’échec ?
Reconnaissons-nous, réunissons-nous, créons-nous par nos faire durs comme fer, et sans nous taire, nos mains façonnent les poumons de la Terre.
Les mots se mêlent, s’emmêlent et finissent en histoires. Ils s’alignent ou jouent à saute-mouton, à cache-cache. Ils font des bonds. Ils en font de bons aussi. Ils se chamaillent, c’est à celui qui aura le plus de voyelles, de consonnes. Ils disent ce qu’ils veulent : « Un lapin vert, ça n’existe pas ! » mais avec eux, il existe… « une carotte bleue, ça n’existe pas ! » mais avec eux, elle existe. Bref, ils font la pluie et le beau temps. Ils assistent à la naissance de l’amour. À sa fin aussi. Ils enchantent, séduisent, draguent comme personne. Mais, aussi, ils savent faire mal, ils amputent, ils assassinent. À une lettre près, et c’est mort…
Les mots se disent tout haut. Et tout bas. Un mot de trop ou non-dit et c’est la faute. Les mots parlent et se taisent. Des tonnes de mots. Des tomes de mots. Sur tous les tons. En un mot, pas de mot… chut !