
Voici mon texte pour Agenda ironique de juin de Palette d’expressions-Laurence Délis
L’été, la nuit les bruits sont en fête. La vie continue son rythme comme en plein jour alors qu’elle est pénombre propice au sommeil réparateur.
Et quel rythme ! Quelle frénésie ! Quelle démence ! L’impensable dépasse l’entendement…
Des nuées de toutes sortes de volatiles déferlent sur les villes, en escadrilles de froissements d’ailes telles des pales de ventilateur. Les bâtiments aux multiples labyrinthes deviennent les seuls refuges à portée d’humains. Malgré les murs qui dansent et se déforment comme autant de présages sombres, il n’y a pas d’autres possibilités. Quelques-uns arrivent toutefois à prendre place sur des barques précaires et trop peu nombreuses. Mais à peine sont-ils installés, que voici des poissons en surface qui se transforment en oiseaux prenant leur envol, sous les yeux médusés des pauvres témoins.
Je ne comprenais rien au spectacle qui se déroulait sous mes yeux. Nous étions venus nombreux assister à la première représentation d’un nouveau réalisateur avant-gardiste, soit-disant prometteur.
C’était à en perdre son latin. J’étais déboussolée par les invraisemblances des scènes.
J’ai essayé de discuter avec mon voisin pour avoir quelques informations éclairantes. Sans succès. Finalement, j’ai rencontré une brouette, et j’ai pensé qu’elle me prêterait une oreille attentive. Elle avait dû servir au transport de quelques objets du décor et, dans l’absurdité ambiante, parler à une brouette me semblait presque naturel…