Pour la dernière semaine sur le thème de la musique, je vous propose de la musique classique, la 9e symphonie de Beethoven – 3e mouvement. Les règles sont les suivantes: écrire un texte (pas de poésie) à la première personne du singulier. Le texte ne devra pas parler de la musique en elle-même mais de ce qu’elle évoque pour vous, ce qu’elle fait naître comme image(s) et émotion(s).
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Je suis transportée sur un matelas de douceur, doucement bercée par l’air. Je me sens légère, apaisée. Mon âme s’élève et danse au rythme des notes. Le quotidien s’éloigne, devient tout petit au bout de l’horizon. Je suis en suspension. Je suis entourée de petits Anges rieurs et joueurs. J’imagine des images de danseurs évoluant sur une piste brillante. Une valse fondante comme le plus moelleux des gâteaux. Le lever du jour au bout du jardin, avec le chat qui court après les oiseaux. Un soir de concert, où chacun s’est mis sur son trente-et-un. Le cœur battant fort, lors d’un premier rendez-vous amoureux. La joie d’une mamie en regardant ses petits-enfants s’amuser. La quiétude de jours heureux. La nostalgie aussi…
Je vous invite à écrire un texte sur cette musique – pas de paroles cette fois-ci. La scène doit se situer dans un paysage/ site URBEX.
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Cela faisait une semaine qu’elle était arrivée dans la ville. Elle s’emmerdait ferme. Les rares chiens et chats errants étaient plus nombreux que les autochtones. Elle avait l’impression d’être seule avec elle… bonjour solitude. Pourtant, en apparence, tout était vivant, neuf, luxueux même. Les commerçants ouvraient un jour sur trois, chose qu’elle ne savait pas avant d’avoir choisi le lieu. Il faut se méfier des recherches à la va-vite sur le net… Une ville fantôme en somme (sans jeu de mots). Une idée pour réveiller la populace : mettre la musique à fond, les enceintes dans le jardin. Eh bien, ô miracle, au bout de quelques minutes, les gentils riverains ont fait surface… Rassurée et voulant se faire oublier une heure ou deux, elle partit faire une petite randonnée. L’air frais et vivifiant battait les mèches sur son visage. Elle sentait la circulation sanguine s’activer et elle s’enfonçait un peu plus parmi la nature. Elle aperçut un semblant de bâtisse, à quelques mètres d’elle. Les fenêtres étaient dénudées, des pans de murs manquants, des ronces et des hautes herbes jonchaient le palier et léchaient les surfaces restées debout. Elle hésitait à entrer mais la curiosité fit les pas restants. Un regard circulaire et son imagination se mit à galoper : un terrible évènement s’est produit ici, les habitants ont fui en pleine nuit, laissant tout derrière eux ! Elle avançait doucement, avec mille précautions, prête à entendre un cri de rapaces ou un appel au secours, peut-être même voir une main surgir. La poussière recouvrait tout, des insectes avaient pris possession du bien. Une fois rentrée chez elle, elle allait regarder sur internet pour en savoir un peu plus. Qu’est-ce qu’elle était venue faire ici ? Elle doutait sérieusement de son bon sens. En rebroussant chemin, elle cogna son pied dans un meuble et un rat passa entre ses jambes. Elle hurla et courut jusqu’à se retrouver sur le chemin du retour. Quelle belle idée d’avoir déménagé sur un coup de tête pour finir sur ce coup de pied !
Les consignes sont les suivantes: écrire un texte court à partir de la chanson ci-dessous en intégrant les mots suivants: ile, falaise, transmission, trèfle, indépendance, héritage, dolmen, coutume, symbole, péninsule.
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Sur l’ile, les coutumes avaient la dent dure et la transmission bon pied bon œil. C’est d’ailleurs le seul héritage que la péninsule pouvait octroyer. Lisbeth avait beau collectionner les trèfles à quatre feuilles, elle peinait à vivre correctement, en toute indépendance. Elle devait se résigner, parfois, contre son gré, à se laisser adosser contre une falaise ou s’allonger sous un dolmen. Sa seule protection était le symbole qu’elle portait autour du cou, un fer à cheval.
Participation au challenge d’écriture de Marie Kléber.
Je vous invite à composer un texte à partir de la musique suivante. Comme pour toute première, je n’ajoute pas de contrainte supplémentaire. Amusez-vous bien!
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L’amour, toujours l’amour, encore l’amour. Mais tout est amour de toute façon et on y revient forcément toujours. Alors quand on est célibataire par choix et peut-être par flemme et manque de vouloir faire des concessions, eh bien, ça chiffonne un peu… Ça coince et donne un peu de nostalgie au fond et peut-être du vague à l’âme… Mais je me reprends vite et me concentre sur la beauté de la photo, bercée par la mélodie. L’anglais n’étant pas ma tasse de thé, j’ai jeté un œil pour savoir un peu ce qu’il racontait… sourires. Noir et blanc. Un film des années cinquante. Dernier plan : elle est sur le quai, les larmes aux yeux. Elle regarde le bateau qui quitte le port. Et emporte son amoureux… The end.
Malfaiteurs ? Non. Malfaisants ? Non. Malfaiseurs, malêtreurs. Oui. Pour vous, pour nous, pour eux. Si nous nous donnions la main, tous nuls, impuissants, pauvres d’argent et d’opportunités que nous sommes, ça ferait une gigantesque farandole ! Nous, riches d’idées et de créations, nous pourrions devenir une communauté, une collectivité de faiseurs de bien-être, dans le bien-être et pour notre bien-être. Tous nos : je suis nul, je suis incapable, je ne sais rien faire, je ne sais pas vivre, je n’y arriverai pas, que nous croyons valables que pour notre gouverne, à notre aune, deviendraient une force commune. C’est quoi une vie ? Comment devons-nous la vivre ? Existe t-il un mode d’emploi perdu ? Pourquoi, pour qui, où, quand, comment ? À chacun sa définition, à chacun ses filtres, à chacun sa tranche de vie… Plusieurs tronçons, mis bout à bout, forment le chemin entier. Où es-tu, peintre esseulé, sans confiance, sans galerie, sans présent ni avenir ? Où es-tu, auteur sans lecteurs qui arrache tes écrits anonymes ? Où êtes-vous, faiseurs de tout médium et de toute texture qui végétez dans la médiocrité ? Où suis-je dans le dédale cannibal de l’échec ? Reconnaissons-nous, réunissons-nous, créons-nous par nos faire durs comme fer, et sans nous taire, nos mains façonnent les poumons de la Terre.
Je suis une rêveuse, une grande rêveuse. Je vis par procuration. Je vis par procuration, par les chaînes de nomades et d'autonomes, par les pièces de théâtre. Je vis à travers la vie des autres, à travers les projets et les objectifs des autres, à travers leurs mouvements et leurs paroles. Je choisis ces vies 'procuratives'. Mais ma vie à moi, où est-elle ? Et c'est quoi ma vie ? Je suis qui d'abord, hormis ce prénom et ce nom qui m'ont été donnés ? Je suis qui d'abord, hormis cette naissance qui est arrivée un jour, un mois, une année, qui est arrivée par un père et par une mère, dans un milieu, dans une famille, dans un endroit ? Pourquoi, pour qui, comment ? Pourquoi, pour qui, comment ? Bah… bah… J'ai le où, j'ai le quand mais je n'ai pas le pourquoi ni le comment et le comment du pourquoi ou le pourquoi du comment. Et puis, est-ce bien nécessaire en fait de le savoir ? Et puis, est-ce bien nécessaire en fait de le savoir ? Je pense que ce qui est important, enfin à mes yeux, pour moi, c'est ce qui est là, maintenant, tout de suite, ce qui est, tout de suite, ce qui est, ce que je vois, ce que je sens, ce que j'entends, ce que je goûte, ce que je crois. Et je crois que c'est surtout ce que je crois. Ce que je crois sur moi, sur l'autre, sur la Vie. Ce que je crois sur moi, sur l'autre, sur la Vie. Alors, si je me réfère à ce que je crois, eh bien, je crois, enfin je dis bien je crois être une artiste. Je crois être une artiste. Une artiste, ah le grand mot que voici ! une artiste, ah le grand mot que voici ! artiste ! artiste ! artiste. C'est joli comme mot. Pompeux mais joli. Et puis artiste, l'art en iste. L'art en iste. En fait, c'est ça, je suis une ar en iste, je suis une ar en iste. Une arenniste je suis. Art en iste… Une arenniste je suis. Art en iste… Bon, connue seulement par moi, bon, et par quelques rares proches puis d'autres moins proches, et qui sont plus, bien plus, éloignés ou très éloignés géographiquement mais tout, tout, tout près virtuellement… mais tout, tout, tout près virtuellement… C'est vous, c'est vous, oui c'est vous à qui je montre mes productions imaginaires, mes lâchés/jetés/crachés, mes lâchés/jetés/crachés, je suis une arenniste en lâchés/jetés/crachés, je suis une arenniste en lâchés/jetés/crachés, sur du papier, sur des toiles, sur du carton. Avec des crayons, des crayons à papier, des crayons de couleurs, des crayons feutres, stylos à bille, de la peinture, des marqueurs et des collages. Et puis, il y a les mots, les jeux de mots, les associations d'idées, plus ou moins voulus, plus ou moins pensés. Un mot qui fait résonnance avec un autre, un mot qui rebondit sur un autre, un mot qui chute, un mot qui tombe, un mot qui heurte, un mot qui cogne ou qui caresse. Les souvenirs, les espoirs, les projections… La notion du temps disparaît, je suis absorbée alors par le faire et je suis dans ce faire, être et faire qui sont souvent dissociés et souvent même, opposés. Bah non, bah non, bah pas du tout, non pas du tout ! Moi je pense que je suis vraiment lorsque je fais, lorsque je fais ces créations. Moi je pense que je suis vraiment lorsque je fais, lorsque je fais ces créations. Il n'y a plus de : 'et, ou, mais, quoi, comment, pourquoi, et si, et patati et patata, bla bla bla'. Non, non, non, non, non, non ! Il y a le médium, moi et ce qu'on crée tous les deux ou alors il y a moi, le médium et ce qu'on crée tous les deux. Durant quelques gouttes de minutes. Ou une pluie de quelques heures. Je suis juste ce que j'aime faire. Je suis juste ce que j'aime faire. Je suis juste ça. Je suis juste ça. Je suis juste ça. Je suis ça. Peut-être même qu'il n'y a plus de je…
Une note de musique c'est fantastique et c'est magique Et plusieurs notes ça dépote Quand c'est complet sur les portées Et que toutes les clés sont nées Dans les couplets fredonnés On rajoute le refrain et c'est carton plein La chanson quels que soient la façon et le ton Donne des frissons et le ronron aux chatons Elle fait sourire par ses dires Et elle fait rire par son délire Dans un album en bubble gum Chanté par l'homme sorti d'un somme Et sans le sum il donne son maximum Hum Hum Hum Il est au summum du delirium Une chanson c'est fantastique et c'est magique La La La La La La La La La La La La La La Une chanson c'est fantastique et c'est magique La La La La La La La La La La La La La La !
Un concert de gosiers volants Qui ne manquent pas d'air Suspendus en l'air Les chanteurs piaillant En chœur et avec cœur De bon matin avec entrain Parlent à notre âme sœur C'est un grand festin Pour nous humains Enfin si l'on aime bien Ces petits bruits Les doux cuicuis Les gazouillis Allez, encore un couplet !
Quand j'étais enfant J'avais fait un crocodile Tout en perles Jaune pour le dessous Et vert au dessus Il était en 3D C'était mon jouet Tout petit Rikiki Mais joli Et gentil Puis il a grandi Et moi aussi Et c'en fut fini Du crocodile infantile Tout distendu Et que j'ai perdu
Les jours et les nuits Du matin au soir La vie qui s'écoule L'enfer pour les uns Le bonheur pour d'autres Comme un jeu dangereux Ou un peu hasardeux Ce qui rend l'âme heureuse C'est de jouer et de rire Jouer à saute-mouton Jouer à la marelle Jouer au chat perché Jouer au jeu de l'oie Ou la play station Ou l'ordinateur Ou bien la game boy Sauter à la corde Courir dans les champs Marcher à grands pas Danser en tournant Et puis jouer à se faire peur Et puis jouer à se faire rire Et puis jouer jouer jouer jouer Encore et toujours Jouer quand on est enfant Continuer quand on est grand C'est bien dommage De s'arrêter On peut être volage À tout âge Et les ravages sur notre plumage Oublions-les et rions Et vivons L'âme joyeuse Qui reste joueuse