Comme vous avez apprécié la liste de mots, je renouvelle l’expérience avec ceux-ci : vacarme, coccinelle, ectoplasme, labyrinthe, pavillon, régalade, picorer, diva, focus, ritournelle.
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Quelle diva cette coccinelle, elle est élégante soit mais aucun point de vue, point ! Dans le labyrinthe de son pavillon, le focus est mis sur l’écho des mots qu’elle n’entend pas parce que pavillon elle n’a pas puisque oreilles, elle n’a pas … elle n’a pas, elle n’a pas, la ritournelle d’une coccinelle aux petites ailes qui s’ébrouent sans vacarme. Point d’oreilles mais une bouche pour picorer l’ectoplasme qui s’est aventuré de trop près. Quelle régalade pour la belle !
Attention, attention, poussez-vous devant, j’ai pris de la vitesse et je ne sais pas comment m’arrêter ! Eh la grosse machine avec ton cœur, active la manœuvre sinon je te rentre dedans ! Si tu crois m’impressionner avec ton serpentin ! Et toi, le perroquet sur la droite, dégage de là, va voir ailleurs si j’y suis ! … Ouf, j’ai réussi à ralentir, vous ne serez pas bousculés mais faut quand même pas trop traîner, je ne compte pas m’éterniser dans le coin, de toute façon, on vient plus nous voir alors… Et si on faisait atelier peinture les copains, on pourrait rafraîchir un peu nos armoiries qu’en pensez-vous ?
Pour la semaine prochaine (#40), mettons un peu de douceur et de légèreté dans la vie des uns et des autres et dressons chacun à notre manière notre liste de Noël idéale!
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Cher petit papa Noël,
Oui, je suis grande et en principe je ne devrais pas te demander de m’apporter des jouets, eh bien, justement, je ne vais pas t’en demander. Si tu es vraiment le père Noël digne de ce nom, écoute ma requête, lis et relis bien ce que je veux, tu verras, tu n’auras pas mal au dos avec ni besoin de passer par la cheminée (d’ailleurs j’en ai pas) et si tu préfères l’envoyer par la poste, je te laisse mon adresse à la fin. Tu vois, c’est fastoche et puis, il te faut juste un bout de papier et un stylo. Enfin, pas n’importe quel papier. Mais il se peut que tu n’aies pas ce genre alors il existe une autre solution dans ce cas. Tu sais, enfin non tu le sais pas encore mais ce cadeau va être le sésame pour moi. Oui, carrément… et ne va pas trouver une excuse parce que sinon, je mettrais sur Twitter que tu es un imposteur et là, c’en sera fini de ta carrière. Non, ce n’est pas une menace, disons que c’est juste un conseil… Bon, allez, je te dis ce que je veux… et uniquement ça, hein, on est bien d’accord ? Un chèque. Oui, je veux un chèque. Daté et signé bien sûr. Alors, si tu es vraiment cool, tu laisses vide l’emplacement des chiffres et je remplirais mais sache qu’il faut au moins 50 000 euros. 50 000, c’est bien ça. Pour acheter un petit terrain avec une petite maison. En Auvergne. Ou en Ardèche. Ou en Provence. Avec une cheminée comme ça, l’année prochaine, tu viendras boire un thé avec moi. Merci petit papa Noël.
Ps : ah oui, j’oubliais, si tu n’as pas de chéquier, tu peux me faire un virement, je te mets aussi mon rib à la fin.
‘Essayez-le madame, vous verrez, c’est incroyable, c’est pas cher, seulement dix euros.’ ‘Mais qu’est-ce qu’il fait ce truc ?’ ‘Faites-moi confiance, je ne peux pas vous en dire plus car ça dépend des besoins de chacun.’ Dix euros, effectivement, ce n’est pas trop cher et au lieu de manger plein de chocolats aujourd’hui, je vais me laisser tenter par cette offre. ‘Allez, je le prends !’ Arrivée chez moi, je mets le sac sur mon bureau, je m’assieds et je le fixe durant plusieurs secondes avant de me décider à ouvrir le paquet. C’est une petite boîte en plastique rigide, opaque. Je sors un petit cube qui fait la moitié de l’emballage. Il est en métal. À peine mis dans ma main, l’objet fond et disparaît sous ma peau… je suis prise de panique, je crie, je secoue ma main et la frotte comme pour retirer l’intrus. Puis je me sens fatiguée, très fatiguée, je me couche sur le sol… une voix m’appelle, m’exhorte à parler et je m’exécute : ‘Mes amis, je suis heureuse d’être parmi vous, je viens d’arriver sur votre planète alors soyez indulgents si je fais quelques erreurs car je ne connais pas encore vos coutumes.’ Quelqu’un me tire par la manche et m’amène dans les coulisses du théâtre : ‘il faut leur dire que tu es leur chef.’ Moi, chef mais de quoi ? Je reviens devant eux et je leur dis que je suis leur chef et en moins de deux, me voici encerclée par une foule en délire, je suis soulevée dans les airs et me retrouve suspendue à un lustre. Sous mon poids, il se décroche et je passe de bras en bras puis je suis piétinée et j’entends : ‘Sorcière, on ne veut pas de chef !’ J’étouffe… Lorsque je reviens à moi, je suis allongée sur le sol de mon salon et j’entends à la radio : ‘…cette nouvelle planète est peut-être celle qui va sauver l’humanité, nous faisons appel aux volontaires mais sachez qu’à votre retour, il se peut que vous ne soyez plus tout à fait pareil.’ Un peu sonnée, je me relève. J’ai l’impression qu’il vient de se passer quelque chose… tout à coup, j’entends crier derrière moi, je me retourne et vois une femme brandissant un couteau en tendant les bras vers moi : ‘qui êtes-vous, que faites-vous ici, n’approchez pas !’ ‘Aline, c’est moi’ ‘Je ne vous connais pas.’ ‘Aline, je suis ta mère’… ‘Vous n’êtes pas ma mère!’ ‘Tu es née le 07 juillet à Nantes, tu as 18 ans, tu…’ ‘Ok, ok, mais vous n’êtes pas ma mère, vous ne lui ressemblez pas’ ‘Donne-moi un miroir’… Je ne suis plus moi, je ne me ressemble plus effectivement, c’est une histoire de fous… ‘Attendez, mais je vous connais madame, vous êtes Hélène Lami ! ‘ Moi, Hélène Lami, mon idole, l’écrivain la plus populaire de ces dix dernières années, moi, Hélène Lami !… Ce petit bout de métal m’a fait devenir Hélène Lami donc, grâce à lui, j’ai réalisé mon rêve d’être écrivain ! Que m’avait dit le vendeur déjà ? ‘Faites-moi confiance, je ne peux pas vous en dire plus car ça dépend des besoins de chacun.’
Pour la semaine prochaine, j’ai envie de légèreté, j’en ai besoin en ce moment. Du coup, pas de règles, pas de thème, un seul mot d’ordre, faites moi / faites-nous rire! Au plaisir de vous lire.
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Allez, allez, entrez mesdames et messieurs, venez voir les clowns avec leur gros nez rouge et leur pantalon trop court, avec leurs pieds comme des palmes et leurs cheveux de trois mètres de hauteur ! Venez rire avec eux ! Pour petits et grands ! Bienvenue ! Seulement trois euros pour s’amuser ! Venez, on vous attend ! Le petit bonhomme s’époumonait devant la baraque à frites, en sautant comme un diable pour attirer l’attention des badauds, qui passaient presque en courant, les mains dans les poches et le visage dans leur écharpe. Alors, au bout d’une demi-heure, la moitié du chapiteau était rempli. il faisait bon à l’intérieur, le pop-corn et la barbe à papa amenaient des effluves sucrés. La musique joyeuse apportait à nouveau le sourire et chacun attendait bien sagement le début de la représentation. Soudain, la pénombre se fit et le roulement de tambour retint le souffle. Une cohorte de clowns multicolores et bruyants déboulaient sur la piste en roulades et cascades diverses. Les gags s’enchaînaient : le coussin péteur, la bousculade qui empêchait de se relever, les perruques qui dévoilaient un crane chauve, les pantalons qui se déchiraient sur le popotin ou qui tombaient sur les genoux. Le public riait aux éclats comme si l’air était saturé de poivre hilarant. Une heure, deux heures ou plus, le temps n’avait plus de notion. « Mais pourquoi ris-tu comme ça ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Il n’y a pourtant rien de drôle, ce film est tellement triste ! » « C’est la petite fille avec sa marionnette et ses frites qui m’a fait penser à l’histoire que je suis en train d’écrire. Tu sais que j’ai bientôt fini mon bouquin ? » « Laisse-moi pleurer tranquille ! » « Pleure, pleure, je vais continuer à écrire mon histoire. »
L’été, la nuit les bruits sont en fête. La vie continue son rythme comme en plein jour alors qu’elle est pénombre propice au sommeil réparateur. Et quel rythme ! Quelle frénésie ! Quelle démence ! L’impensable dépasse l’entendement… Des nuées de toutes sortes de volatiles déferlent sur les villes, en escadrilles de froissements d’ailes telles des pales de ventilateur. Les bâtiments aux multiples labyrinthes deviennent les seuls refuges à portée d’humains. Malgré les murs qui dansent et se déforment comme autant de présages sombres, il n’y a pas d’autres possibilités. Quelques-uns arrivent toutefois à prendre place sur des barques précaires et trop peu nombreuses. Mais à peine sont-ils installés, que voici des poissons en surface qui se transforment en oiseaux prenant leur envol, sous les yeux médusés des pauvres témoins. Je ne comprenais rien au spectacle qui se déroulait sous mes yeux. Nous étions venus nombreux assister à la première représentation d’un nouveau réalisateur avant-gardiste, soit-disant prometteur. C’était à en perdre son latin. J’étais déboussolée par les invraisemblances des scènes. J’ai essayé de discuter avec mon voisin pour avoir quelques informations éclairantes. Sans succès. Finalement, j’ai rencontré une brouette, et j’ai pensé qu’elle me prêterait une oreille attentive. Elle avait dû servir au transport de quelques objets du décor et, dans l’absurdité ambiante, parler à une brouette me semblait presque naturel…
On part du côté d’Hemingway et de sa célèbre histoire courte en 6 mots seulement “A vendre : chaussures bébé, jamais portées”. Si l’exercice est facile pour vous, je vous invite à proposer plusieurs histoires, vous pouvez aller au delà de six mots mais ne pas dépasser les dix.
Troisième semaine de concours lancé par Pierre Dufraisse de Vérisme Tv. J’ai fait un montage de la photo du nuage en forme de cœur, que j’avais prise au jardin des Tuileries puis j’ai ajouté un texte en rapport avec le sujet. Les autres artistes sont ici.
Pour mardi prochain, je vous invite à écrire un texte à partir de TOUS les éléments suivants.
Choisir une couleur: gris, jaune, rouge, cyan, vert et orange
Choisir une émotion: joie, peur, tristesse, surprise, colère
Choisir un des quatre éléments: air, eau, feu, terre
Choisir un objet de votre quotidien.
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On se connaît bien toutes les deux n’est-ce pas ? Tu as beau changer de visage quand ça te chante, je ne suis pas dupe, c’est toujours toi qui me colles aux basques. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot… « J’s’rais contente d’avoir ta peau, vieille canaille, je finirai bien par te descendre », comme disait ce cher Gainsbourg. Oui, oui, tu peux rigoler, un jour, je t’aurai ! Toi, la peur. Satanée bestiole putride et hideuse que j’aimerais pouvoir écraser en sautant des deux pieds avec hargne ! Te faire pisser le sang par tous les pores… je doute qu’il soit d’un beau rouge… Vas-tu me lâcher enfin ? Te tordre le cou, Te faire la peau, te piétiner encore et encore, te jeter contre un rocher et que tu t’écrases dans l’eau pour te perdre à tout jamais ! Écrire ton maudit nom des centaines de fois dans mon cahier n’exorcise pas l’emprise que tu as sur moi. Mais qu’est-ce que je t’ai fait bon sang ? Vas-tu t’évanouir comme un mauvais songe ? Je ne veux pas être ton amie, n’as-tu pas encore compris ça ? Tu es mon ennemie. Je l’ai bien compris. Bon, je te propose quelque chose. Attends avant de dire non, écoute au moins ce que j’ai à te dire ! Essayons, tu pourrais disparaître quelque temps et puis si tu t’ennuies de moi, tu reviens… non, je déconne, ne reviens pas, dégage une bonne fois pour toutes ! pause on fait mais une pause définitive. Moi vouloir rayer toi de ma vie ! Allez, dis-moi oui. Tiens, ça me rappelle une chanson des Rita Mitsouko… Fais-moi confiance. N’aie pas peur…