Émoi

Portrait au crayon
Endormie
Dessin au crayon

Premiers temps joyeux
Sens bouleversés
Esprit fiévreux
Il est à mes pieds.
Naissance d’envie
Voluptés des tentations
Désirs grignotés.
Troublé par tant de beauté
De grâce et de volupté
Faire place au débotté
À cette nouveauté.
Qu’il lui soit donné
Mon corps dévoué
Mon cœur chaviré
Pour l’éternité.

Coup de foudre

Photo du ciel
Mon nuage en cœur
Nuage de cœur

La première fois qu’il l’a vu, il a chanté dans sa tête ‘coup de foudre‘ de Jacques Higelin. Son cœur a fait le mouvement de la vague qui glisse sur un rocher.
Elle était entrée dans la boutique, bien droite sur ses talons hauts : je viens pour l’annonce de vendeuse, le poste est toujours disponible ?
Comme il restait la bouche ouverte, elle avait pointé du doigt l’annonce sur la vitrine.
Semblant sortir d’un songe, il avait secoué la tête, c’est tout ce qu’il pouvait faire dans l’immédiat. Marie restait devant lui, elle le regardait avec un petit sourire. Gêné par l’attente qu’il provoquait, il s’était ressaisi. Il n’y avait pas de clients alors il avait retourné la pancarte punaisée sur la porte, du côté ‘fermé’.
Puis avec un grand sourire il l’avait invité à s’asseoir près du comptoir. Il se disait qu’il aimerait bien qu’elle fasse l’affaire.

La corbeille

Dessin au crayon et colorisé via Photoshop
La rencontre avec une femme
Portrait crayon et photoshopé

Dès que je t’ai vu, mon cœur a fait boum boum et la petite voix m’a dit : tu vois cette fille, regarde-là bien car c’est la femme de ta vie. Alors, maladroitement, je suis venu vers toi et je t’ai dit, dans un semi-vertige et avec un sourire gêné : bonjour… euh bonsoir… excusez-moi de vous aborder comme ça alors que vous êtes tranquille avec votre livre mais en vous voyant, eh bien… mon cœur a fait boum boum et…et…je sais que vous êtes la femme de ma vie.
Et je me souviens encore exactement de ce que tu as fait, de ce que tu as dis, je m’en souviens comme si c’était hier. Tu m’as regardé de la tête aux pieds, l’air très sérieux et tu as éclaté de rire en disant super fort : alors celle-là on me l’a encore jamais faite !
Évidemment, les gens qui étaient autour de nous se sont retournés et je ne savais plus où me mettre, je me sentais ridicule mais j’ai quand même eu la force d’articuler, en me penchant un peu vers ta table : non mais je ne plaisante pas, c’est vraiment très sérieux.
Tu as croisé les bras, tes yeux ont plongé dans les miens, tu as regardé à droite, à gauche puis l’horizon au-dessus de ma tête et enfin tu as tourné la tête pour voir l’intérieur du bar : ah bon ? c’est vrai que vous avez l’air sincère…mais ça vous arrive souvent ?
J’ai montré du doigt la chaise en face de toi et tu as fait oui de la tête.
Je sais que ça peut paraître nul, vous devez penser que je suis un dragueur alors que pas du tout, je ne sais pas draguer…
Je me suis arrêté de parler pour te regarder et tu me regardais aussi, tu étais même plutôt attentive. Ça m’a encouragé.
Dès que je vous ai vu, j’ai vraiment senti mon cœur qui…
A fait boum boum.
Tu souriais en le disant, tu te foutais un peu de moi.
Oui, il a fait ça, je vous assure que c’est vrai et j’ai entendu une petite voix qui me disait…
Quelle voix ? vous êtes combien là-dedans ?
Tu riais, la tête en arrière, les mains sur la bouche.
Je vois bien que vous vous moquez de moi mais je suis sincère, il faut me croire, je n’ai jamais ressenti ça pour une autre…
Je t’ai regardé te lever, tu avais un immense sourire sur les lèvres. Je me suis retourné et je t’ai vu courir au devant de lui. Lui qui t’a pris la bouche fougueusement. Vous vous êtes enlacés et vous vous êtes fondus parmi les passants.
Ça fait cinq ans. Je ne t’ai jamais revu et je ne sais même pas si tu m’as vu ce jour-là. Lorsque ton souvenir vient me faire mal, je t’écris une lettre que tu ne liras jamais. Je te fais vivre sur mon papier et je t’embrasse avant de te mettre en boule direction la corbeille.