P’tit gars !

Challenge écriture 19

Challenge d'écriture proposé par Marie Kléber.
Challenge d’écriture proposé par Marie Kléber.

Pour la semaine prochaine (#19), je vous invite à faire une liste de 20 titres de chansons que vous aimez ou connaissez. Puis d’écrire un texte en intégrant ces titres! Bonne fête de la musique!

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Je ne résiste pas à l’envie de partager mon amour pour Lucien et qui remonte à mes neuf ans, dans ma drôle de vie, enfin drôle n’est pas le vocable définissant le mieux… Bref, n’attendons pas plus, je faisais allusion à cet artiste multiple facettes, toi mon amour, comme j’aurais aimé que ce fut le cas… Les dessous chics, il en a vu plus d’un, ce grand séduit et séduisant à sa façon. La groupie du pianiste, qu’il fut à une époque, a forcément existé mais ne faisait pas le poids devant le raz-de-marée de fans qui a suivi. Jane et lui incarnaient les amants de Saint-Jean tournoyant au petit bal perdu. Je suis malade de son absence et comme les sos d’un terrien en détresse, la nuit je mens pour tromper son départ, je me mens en écoutant ses pépites et en le faisant revivre… Il jouait du piano debout, un piano fictif sur lequel courait ses doigts de peintre,lorsqu’il chantait ses émotions, son chœur americano en écho. Et le mien de cœur, explosait de joie ou de tristesse, tantôt en criant à tue-tête le chant révolutionnaire funiculi, funiculà, tantôt la mort dans l’âme comme dans les gnossiennes. Sorry angel devrait lui crier la maudite faucheuse qui l’a arraché à nous, ses adorateurs, felicità, oui bravo à toi de nous avoir joué ce sale coup… a t-il eu le temps de dire bella ciao à ses amours ? Dans toutes les langues, la javanaise, la française, la chinoise, et toutes les autres, je t’aime. À l’inverse de ce sublime morceau lyrique, e lucevan le stelle (les étoiles brillaient), une s’est éteinte…

30+30=30

Challenge Écriture 2020 – #29 (25.08.2020)

Challenge écriture de Marie Kléber
Challenge écriture de Marie Kléber

Pour la semaine prochaine, on va recommencer léger, je vous propose d’écrire un texte à partir de cette citation de Coluche “Quand j’étais petit à la maison, le plus dur c’était la fin du mois… Surtout les trente derniers jours !”

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Oui, les trente derniers jours parce que les trente premiers, c’était parfait, ça roulait, je veux dire les pièces d’or roulaient, elle roulaient tellement qu’elles arrivaient direct dans ma tirelire cochon qui a du faire des petits du coup. Et puis, venait la catastrophe, papa partait les trente derniers jours chez sa seconde femme, et maman était au courant, et il emmenait l’argent avec lui, il laissait juste à maman de quoi acheter quelques paquets de pâtes et du beurre. J’aurais pu casser mes cochons mais j’avais un plan : quand je serai grand, j’achèterai un château à maman, elle pourra vivre comme une reine, elle aura plein de belles robes et elle sera toujours heureuse. Alors, mes cochons restaient bien cachés sous mon lit.

Ça fait trente ans que je ne suis plus petit et maman n’a pas eu son château, elle est partie au paradis, parce que c’est sûr qu’elle est là-bas, avec tout ce que mon père lui a fait, c’est une sainte.
Et moi, je sais maintenant qu’il n’y a que trente jours par mois et qu’on s’est fait avoir.
Comprendra qui pourra, moi-même je suis perdu dans tout ça.

Cette année-là

Challenge Écriture 2020 – #27 (21.07.2020)

Challenge écriture de Marie Kléber
Challenge écriture de Marie Kléber
Photo pour le challenge de Marie Kléber
Pour la semaine prochaine, on va créer un texte à partir des trois éléments

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Chaque seconde, des cellules et des bactéries s’amalgament et forment la suprême beauté d’un organisme vivant que l’on nomme l’humain ! Ce splendide spécimen… qui construit et détruit… se détruit… Et parmi toutes ces splendeurs déjà là et à venir, mon tour est arrivé… Au compteur : 1965. Certainement l’une des meilleures années. En toute objectivité (euh, vraiment ?).
J’ai reçu en cadeau, il y a quelques temps, le journal de mon année de naissance qui retrace les évènements majeurs survenus : la mort de Churchill et celle du prix Nobel de littérature Eliot, la naissance de la princesse Stéphanie de Monaco (vous voyez, quand je disais que c’est une excellente année, une princesse peuchère !), la sonde soviétique qui fut la première à se poser sur la lune, l’indépendance de la Gambie, etc. Sans oublier, parmi tout ça, moi ! Petite chose, enfin un mètre soixante dix-sept maintenant quand même !
En revanche, je n’ai pas de photos retraçant mon empreinte terrestre. Ça prendrait de la place dans la maison, c’est bien assez suffisant dans l’esprit.
Tels des confettis propulsés, les spermatozoïdes ont fait la course de papa vers maman et le vainqueur m’a désigné ! Roulement de tambour…
Mais j’y pense, il n’existe pas de journal de l’année de sa mort… On pourrait le feuilleter de là-haut ou de là-bas, enfin de l’autre côté quoi !

Au collège

Les souvenirs
Portrait que j'ai fait au crayon à papier.
Portrait au crayon papier

Lorsque je me relaxe, voire je médite, je revois souvent ce moment où j’étais allongée sur la petite colline décentrée de la cour de récréation du collège.
J’étais vêtue d’un jean bleu et d’une veste en jean bleu et certainement des ballerines chinoises noires.
À quoi pensais-je, étendue ainsi ?
Je regardais le soleil en clignant des yeux. Je me souviens très bien de cette image, c’est parfaitement net. En revanche, ce qui était dans mon cerveau à cet instant m’échappe.
Est-ce que mes pensées étaient retournées dans le passé ?
Est-ce que je me posais des questions déjà quant au futur ?
Est-ce que j’étais dans mon présent ?
Quoi qu’il en soit, ce moment doit être fort pour être encore ancré dans mon esprit presque quarante plus tard !

Et vous, avez-vous un souvenir récurrent ?

Sur l’herbe

Routes faites via Photoshop
Dessin photoshopé

Couchée sur le flanc de la dune verte
Je me souviens de l’odeur de l’herbe
Et de la douce chaleur du soleil.
Je sens encore le bien-être procuré
Par la quiétude, le plaisir brut.
J’avais treize ou quatorze ans.
Malgré toutes ces années,
Je sais encore que j’étais vêtue de jean, veste et pantalon.
Un autre instant similaire
En colonie de vacances
Allongée dans l’herbe, le soleil pour compagnon
Et encore cette sensation de bien-être
De plénitude, d’apaisement, de reconnexion
Au plus grand que moi.
Il est des réminiscences gravées
Qui affleurent à l’orée d’une rêverie.

L’objet sacré

Dessin au crayon
Le kiki de tous les kikis
Dessin de Kiki

Le Kiki a sa place. Une place de choix. Il trône dans le fauteuil, juste en face de la cheminée. La lumière arrive directement sur lui en le montrant sous toutes ses coutures.
Elle l’a depuis ses trois ans. Jamais ils ne se quitteront, jamais elle ne le laissera tomber comme une vieille peluche. Ils feront le grand saut main dans la patte. Il a été de tous les chagrins et de toutes les consolations. Elle lui a parfois été infidèle mais elle revenait toujours au bercail vers son doudou préféré, implorant son pardon.
Lorsqu’elle le regarde maintenant, des bouffées d’enfance remontent à sa conscience, les larmes embuent ses yeux mais le sourire l’emporte. Elle le prend encore dans ses bras pour retrouver sa douceur.
Elle en côtoie beaucoup des doudous au quotidien, elle est vendeuse dans un magasin de jouets. Le Kiki n’est plus à la mode, il s’est fait piquer la place de taulier par tout un tas d’autres créatures mais il représente une nostalgie durable pour les gens de sa génération et lorsqu’elle croise le regard de celui ou celle qui s’attarde sur lui, ils savent le rôle qu’il a joué dans leurs tendres moments.
Elle n’a jamais pu s’en détacher. Devenue adulte, et par essence responsable, c’est toujours vers lui qu’elle se tourne pour déverser les injustices subies directement ou indirectement par les aléas de la vie. Elle se surprend encore à lui parler et il l’écoute, inlassablement, sans broncher. Depuis quarante années.
C’est son meilleur et irremplaçable compagnon de route. Foi de Kiki !